Arrestation

SON ARRESTATION
cf. R Mossu

Les Allemands ne sont pas dupes. Leur surveillance se renforce, l’étau se resserre. Le 3 février 1944, ils cernent le JUVENAT de VILLE LA GRAND, ils demandent qu’on leur montre toutes les issues donnant vers La SUISSE. Le père Favre comprend vite que ce déploiement de force le concerne. Il grimpe quatre à quatre les escaliers, pour atteindre les armoires de sa chambre. Il les vide, en partie, met le feu à ses papiers, puis au 1er étage, s’enfonce dans le placard du Père Favrat, et s’y cache. Les chiens passent, leurs maîtres aussi, pas de flair.

Les perquisitions minutieuses se poursuivent. Alors le père Favre prend place dans les w.c. au rez de chaussée. Les chiens, les Allemands passent à nouveau, et le père Favre reste introuvable.

A 17h, alors que la chasse à l’homme bat son plein, le Père Favre rampe jusqu’au potager. Au même moment, une femme blonde, élégante, accompagnée de deux gardes du corps en arme, descend d’une Mercedes, et se rend aussitôt dans la chambre du Père Favre. Elle découvre le fourneau qui ronfle, puis ayant eu raison du feu, elle recueille délicatement les débris, à demi consumés pour les reconstituer. (Documents compromettants, et qui nous auraient sans doute permis de mieux connaître son œuvre).

Après la fouille générale, elle éventre le matelas, entasse le butin dans deux valises, et souriante, flanquée de ses deux gardes du corps, elle regagne la voiture.

A 19h30, tout le personnel est enfermé dans la Bibliothèque et interrogé. Le silence est lourd. Vers 22h, un capitaine, venu en renfort, prend personnellement la direction des recherches. Il monte sur le toit, visite les combles, et les dortoirs, affole les élèves avec sa mitraillette, et inspecte les caves. Toujours rien. Soudain, dans la salle de récréation, vers 23h, il se trouve face à face avec le père Favre. Le chef crie alors : « Est-ce bien là le Père Favre ? », et lui, de répondre sans hésitation :

« Oui, c’est bien moi. »

L’officier ne peut retenir un cri

Selon le témoignage du Père Mercier, ancien élève de l’époque : « le père Favre s’est rendu par peur que les allemands ne mettent le feu au bâtiment ». Parmi ses élèves, se trouvaient un de ses neveux.

ARRESTATION ET EMPRISONNEMENT

Sous bonne escorte, le père Favre est conduit à Annemasse, en compagnie du Père Favrat, relâché le lendemain.






dernière m.-à-j. : jan. 2011